Cabadzi Trader
Père admirable
Mari adorable
Monsieur Tout le monde
Quitte chaque matin
Son domicile
Sous l'œil bienveillant
De ses voisins
Quartiers chics
Et tranquilles
Pour familles
Épanouies
Une vie douce
Et sans soucis
Mais qui se douterait ?
Qui se douterait qu'il tue ?
Il n'a pourtant
Ni fusil ni couteau
Pourtant
On ne lui reprochera rien
Monsieur ne fait que voguer
De présages en présages
Monsieur ne fait que prélever
Les petits dividendes du temps
Les conséquences malheureuses
Ne le concernent pas
D'indices en devises
Le trader funambule
Erre sur le fil des besoins
Un à un
En avare assoiffé
Il pille enflamme détricote
Les marchés
Sans se soucier le moins du monde
Des pays affamés
Mais qui se douterait qu'il tue ?
Il vend il achète
Il achète il vend
Il vend il achète
Il achète il vend
Mais qui se douterait qu'il tue ?
Et peu importe qu'après l'ouragan
Son nez de trader cocaïné
Pende sanguinolant en vitrine
Au croc du peuple boucher
Monsieur le sait
Monsieur s'en fout
C'est comme ça
Monsieur tente tout
Ici nous n'inventons pas
Nous ne fabriquons pas
Nous ne produisons pas
Monsieur
En guise d'excuses
On aménage la pauvreté
On repeint les cages d'escaliers
On le sait on s'en fout
C'est comme ça
On tente tout
On le sait on s'en fout
C'est comme ça
On tente tout
On le sait on s'en fout
C'est comme ça
On tente tout
Il vend il achète
Il achète il vend
Il vend il achète
Il achète il vend
Des usines à la rue
Des charniers de famille
Une loterie continue
Et pendant ce temps là
On laisse les beaufs
En pâture à la télé
Roue de la fortune et Delarue
Prêts à les humilier
Mais au final ils n'ont rien
Rien que les sifflets
Et les sirènes obscènes
Des stars la bague au doigt
Ils doivent garder espoir
C'est obligatoire !
S'ils ne croient plus en rien
Pour le trader
C'est la fin
C'est la fin
C'est la fin
Mais qui se douterait qu'il tue ?
Il vend il achète
Il achète il vend
Il vend il achète
Il achète il vend
Mais qui se douterait ?